jeudi 17 décembre 2015

Chronique Génération Y





Ils nous ont appelé la génération Y. Ils nous ont pris et déposé bien à plat sur la table de l’histoire. Ils nous ont jeté dans le grand bac générationnelle : Les petits, les mous, les gros, les moches, les bénis, les énergiques, les rêveurs, les superficiels. Quand le processus est enclenché c’est comme une catastrophe nucléaire ; vous vous retrouvez à la place de l’ingénieur compétent juste à deux pas d’une centrale Ukrainienne, un 30 Avril,  juste au moment où vous comprenez qu’avec vos pelles et votre sable vous n’enraillerez rien du tout. Le processus scientifique c’est kif kif. Une type, pas forcément un intellectuel académique au début, mais il en a plein la tête, le type. Il se gratte en écoutant la dixième symphonie de Messiaen et entre deux crissements de violon incontrôlable, il se dit qu’il pourrait trouver un autre sujet à débattre. Il vient de mettre sous presse son dernier « La menace islomiquereligiointégriste ; Les barbus contre-attaque » et enfoncé confortablement dans son fauteuil style Louis XVIIIe en velours bleu royal, il se dit qu’il serait temps de chercher un nouveau sujet d’essai qui raque, qui se paye (parce que Anne-Sophie sa femme ne pourra plus aller en vacances à la Baule) Monsieur est essayiste. Il s’essaie à penser. Le monde se décompose en deux groupes bien distincts, les types qui s’essaient et les types qui essaient. Lui il a le temps et l’argent de s’essayer à divers gymnastique intellectuel.


 Le jeu est fort complexe : il faut réussir à innover mais tout en racontant ce que disent les autres intellectuels sans trop bousculer ni ses collègues et concurrents, ni ses éditeurs. Bon lui, le type comme tout le monde (surtout les gars) il se voit comme un héros en collant qui brave le dragon par -40 avec un vent de face à défriser un rhinocéros laineux (Et même le rhino et ben en collant et calvitie naissante, il le prend ! Il est comme ça, lui). Donc il se dit « Tiens, je pourrais travailler sur ses jeunes » (qui ont décidément des intérêts tellement différentes des siens). « Attends se dit-il, faut pas pousser moi à leur âge on tenait la France avec quelques barricades, on brandissait bien haut le verbe gaucho. Nous ! on avait pas besoin d’attendre qu’un grand père nous dise de nous indigner ! On s’indignait de tout ! ».

Il est vrai qu’un bébé de 87 né à Meulun ou Neuilly partage tellement de valeurs communes avec un bébé de 87 né à Chibougamau ou au Cambodge. Ben si! Ils partagent ce merveilleux instrument, le Ipod que dieu dans sa grande bénédiction après nous avoir envoyé la CRISE, les accidents technologiques, le chômage, ou le SIDA a décidé parce qu’il fait preuve avec une constance historique de misér-icorde de nous sortir de sa hotte sacrée, le Ipod. Avec lequel, on va pouvoir zapper tous les discours réactionnaire, un brin raciste et avec un soupçon d’antisémitisme de votre voisine quinquagénaire de palier ou de métro. Ce petite instrument fabriqué au Cambodge et acheté (ou volé) en France, va devenir le creuset intellectuel et morale de toute une belle et homogène génération. 



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