" La poésie est une religion sans espoir." Cocteau
Mon cœur: vide
I’m a hero
Vite, balancé
Dans la brume nucléaire
Après.
Le père à son fils: « _ Creuse mon fils, la
moelle du béton ! Plus profond, incise les muscles de fer et perce le cœur
électrique de cette atomique erreur ! »
Un mot invincible sur mon front
Une fissure, un trou, une érrance
Qui se propage et s’éloigne de
page en page, et qui passe les murs, et les fenêtres rieuses, et les placards
clos, et qui fait fuir les cafards et les rats, et qui marmonne sans cesse:
"Qu'avons-nous fait ?
Qu'avons-nous fait ?
Qu'avons nous fait?"
« _ Mère, cet homme est il ?
_ Gémit-il ? Pleure-t-il ? Alors, il est homme.
_ On n’entend pas son cœur
_ Est-il éteint ? »
Exquises étoiles grises.
Des soleils ont envahie le sol, éclatant la
demeure des maîtres
Et de leur feu et de leur rage,
Le pain a été perdu.
Avant.
Le père à son fils: « _ Apprends tes leçons et
calculs bien mon fils (le pour, le contre ; le bien, le mal) ;
dans la grande balance cosmique. Gagnes ta peau chèrement, et vends la plus
encore ! »
Après.
L'enfant à moi: : « Pourquoi m’as-tu tiré du ventre de la
terre ? Pourquoi m’arracher de ces crocs de fer si l’eau est noire, le
pain amer ? »
Vie sauve.
Toit de tente.
Nuit courte.
Arrosée du puits.
Feu endommagé.
Et les gosses serrés, debout dans la couverture de boue, regardent l’azur mouvant.
Terrifiant matin d’attente.
Les mères arrachent les peaux mortes. De leur doigt de cendre, elles décomptent les pertes.
Jolie nuit de jour.
Je pèle la terre
Je creuse les cadavres
Et les morts sur la grève
Et les vivants putréfiants
I’m a hero
Et ma prière est mon tombeau
Le bruit étincelant
De cette nuit boréale
Je rompe
Le pain
Et fuis
Accrochée au vide céleste
Je ferme les paupières
Et luit dans le noir
L’assaut dérisoire
De mes mains
Il y cet enfant
Il y a cet enfant qui remonte une pente
Il traine un sac comme une étoile
Il y a cet enfant qui remonte le temps
Et marche lentement
Comme absorbé
Par le trop plein de lueur
Il y cet enfant qui marche
Dans mes rêves
Ces rêves trop grands qui se cognent
Au barreau du jour
Il y a cet enfant qui monte cette échelle
Dans le brouillard matinal
Il s’ébroue et grimpe
Un paquet sur
l’épaule
Droite
Il y a cet enfant qui marche sur mes rêves
Et broie la lueur du jour
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