mardi 4 décembre 2012

Journée de merde



Petit exercice littéraire pour se détendre, cela consiste à écrire une page à partir d'une phrase ( c'est brut sans réecriture ;), "Devant la porte de la chambre d'hôpital, il se dit qu'il était tant qu'il lui avoue tout."    


      Devant la porte de la chambre d'hôpital, il se dit qu'il était tant qu'il lui avoue tout. Il chercha la meilleure formulation possible pour lui asséner ce coup fatal. Comment dire avec douceur, à votre mère convalescente que son meilleur ami venait de faire son dernier tour de piste ? Il continuait de fouiller ses souvenirs pour trouver une méthode efficace.
      
       Comme la fois, où il avait tenté de se faire une coiffure plus grunge avec la vieille tondeuse électrique de tonton Raymond. Il se souvenait du sourire de vainqueur qu’il arborait devant le miroir : « Après ça et un blouson en cuir, ils ne me prendront plus pour une couille molle ! "  Il s’imaginait déjà : Le Big Boss traversant au ralenti la cour du collège Leonard de Vinci. Son fantasme de « Bad Boy » avait disparu quand la tondeuse s’était soudain emballée dans sa masse de cheveux crépus. Sa tête ressemblait alors à un carré d’Amazonie après passage des pelleteuses et bucherons. Un « ça te rajeunit ses minivagues maman ! » lui avait permis de diminuer la punition à une semaine de vaisselle. Au bahut, il était passé de « bizut », à « Petit PD ». Aujourd’hui encore, il n’arrivait toujours pas à déterminer, si, sur l’échelle sociale des adolescents, il était descendu ou monté.
     

      Peu importe, aujourd’hui c’était un homme mature, un adulte. Il tenait dans une main un paquet de mars du distributeur ; dans l’autre, la poignée de la porte de la chambre 207. Et il sentait dans son dos les regards suspicieux des deux infirmières de gardes : elles le prenaient, elles, pour un pervers. Il entra. Il vit alors devant lui, un homme plus jeune, habillé d’une superbe chemise Armani. Ce connard au teint bronzé était assis dans le lit de sa génitrice, il lui lisait un magazine féminin.



    «  Oh ! Mon amour ! T’es là ! Je me suis réveillé y a trois heures. L’opération s’est bien passée. Ma nouvelle paire de seins est opérationnelle, gloussa-t-elle. Qu’est-ce que t’as ? T’as l’air tout patraque !
_ Oscar est mort. Il a fait une overdose de chocolat au lait. »
     Aussitôt prononcés ces mots, un couinement entre ceux du cochon qu’on égorge et du hamster effrayé retentit jusqu’au couloir.
        « Mon ki ki » gémit-elle en hoquetant entre les draps. Le gigolo effaré par le retournement de situation, lui demanda «  Qui ? Qui c’est Oscar ? »

     Le fils répondit d’un air blasé : «  Son pinscher nain ». Et là, il décréta officiellement que cette journée pouvait rentrer dans la catégorie "Journée de Merde"! Il avait une furieuse envie qu’elle se termine.


Pinscher nain les oreilles dans le vent




 Parce que toute journée de m.... s'accompagne de sa suivante,
 cette musique est un bon générique de fin  
:o)


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