Petit exercice littéraire pour se détendre, cela consiste à écrire une page à partir d'une phrase ( c'est brut sans réecriture ;), "Devant la porte de la chambre d'hôpital, il se dit qu'il
était tant qu'il lui avoue tout."
Devant la porte de la chambre d'hôpital, il se dit qu'il
était tant qu'il lui avoue tout. Il chercha la meilleure formulation possible
pour lui asséner ce coup fatal. Comment dire avec douceur, à votre mère
convalescente que son meilleur ami venait de faire son dernier tour de
piste ? Il continuait de fouiller
ses souvenirs pour trouver une méthode efficace.
Comme la fois, où il
avait tenté de se faire une coiffure plus grunge avec la vieille tondeuse
électrique de tonton Raymond. Il se souvenait du sourire de vainqueur qu’il
arborait devant le miroir : « Après ça et un blouson en cuir, ils ne
me prendront plus pour une couille molle ! " Il s’imaginait déjà : Le Big Boss traversant
au ralenti la cour du collège Leonard de Vinci. Son fantasme de « Bad Boy »
avait disparu quand la tondeuse s’était soudain emballée dans sa masse de cheveux
crépus. Sa tête ressemblait alors à un carré d’Amazonie après passage des
pelleteuses et bucherons. Un « ça te rajeunit ses minivagues
maman ! » lui avait permis de diminuer la punition à une semaine de
vaisselle. Au bahut, il était passé de « bizut », à « Petit
PD ». Aujourd’hui encore, il n’arrivait toujours pas à déterminer, si, sur
l’échelle sociale des adolescents, il était descendu ou monté.
Peu importe, aujourd’hui
c’était un homme mature, un adulte. Il tenait dans une main un paquet de mars
du distributeur ; dans l’autre, la poignée de la porte de la chambre 207.
Et il sentait dans son dos les regards suspicieux des deux infirmières de
gardes : elles le prenaient, elles, pour un pervers. Il entra. Il vit
alors devant lui, un homme plus jeune, habillé d’une superbe chemise Armani. Ce
connard au teint bronzé était assis dans le lit de sa génitrice, il lui lisait
un magazine féminin.
« Oh ! Mon amour ! T’es là ! Je me suis
réveillé y a trois heures. L’opération s’est bien passée. Ma nouvelle paire de seins
est opérationnelle, gloussa-t-elle. Qu’est-ce que t’as ? T’as l’air tout
patraque !
_ Oscar est mort. Il a fait une overdose de chocolat au
lait. »
Aussitôt prononcés ces mots, un couinement entre ceux du
cochon qu’on égorge et du hamster effrayé retentit jusqu’au couloir.
« Mon ki ki » gémit-elle en hoquetant entre les
draps. Le gigolo effaré par le retournement de situation, lui demanda «
Qui ? Qui c’est Oscar ? »
Le fils répondit d’un air blasé : « Son pinscher
nain ». Et là, il décréta officiellement que cette journée pouvait rentrer dans la catégorie "Journée de Merde"! Il avait une furieuse envie qu’elle
se termine.
Pinscher nain les oreilles dans le vent |
Parce que toute journée de m.... s'accompagne de sa suivante,
cette musique est un bon générique de fin
:o)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire