Acte 1
SCENE 1
Le professeur non-méritant: Le premier
jour.
C'était au
petit matin. Le jour se levait à peine. La lueur du soleil resplendissait
certainement là haut. on pouvait entre-apercevoir en haut de la vallée les
premiers rayons léchés les arbres. Il avait levè la tête et avait observait le
chemin qui serpentait jusqu'en haut de la montagne. Un pic assez abrupt. Les
derniers mètres devaient être ardue. Dans sa bienveillance les dieux lui
avaient accordé une corde solide et longue qu'il avait attaché autour du
rocher. Il continua à contempler ce qui
allait devenir sa prison à ciel ouvert. La mort aurait été préférable.
Il se mit a
tirer à l'aide de la corde qu'il enroula dans son dos, ainsi arnaché l'homme et
la pierre ne faisaient qu'un. Ils avançaient lentement. Chaque pas était un
effort considérable. il fallait faire attention à tirer suffisamment le rocher
sans que la bête minérale ne lui roule dessus et l'écrase complètement. Il
tentait de prendre un rythme et soufflait à chaque effort. Le soleil n'était
pas encore très haut et pourtant il ruisselait de sueur. Il s'essuya d'un
revers de manche et regarda effare le peu de chemin qu'il avait parcouru.
*
* *
SCENE 2
Bureau du
juge, une nappe en velours rouge sur le bureau simple et sobre mais plein de
papier parsème le sol, le juge roule dessus allégrement. La femme a une belle
chevelure c'est avant le procès.
le dieu
poète: entrez entrez! asseyez-vous ou vous avez de la place!
vous en
voulez ? il lui tend une flasque, elle fait signe non de la tête. Elle est
obsédé par les papiers noircis à l'encre, elle ne fait pas trop attention à son
interlocuteur. Il sourit et s'en sert une rasade.
le dieu
poète: vous avez raison, ca tue à petit feu mais voyez-vous je suis
immortel. Être immortel ça ne signifie pas vivre éternellement, c'est survivre
à tout, vous voyez la nuance? Mais à la longue voir les autres vous quittez
n'est pas forcément le pire, le pire c'est de vous retrouvez chaque matin face
à vous-même, ce même visage lisse, les même anecdotes, les même blagues, la
même course solaire, la même pluie froide en hiver. On s'emmerde la haut vous
savez.
La femme
qui écrit sur les murs: Pourquoi laissez vous trainer les mots par
terre?
le dieu
poète: pour leur rouler dessus quand je suis bien bourré, je les
écrabouille, j'en fais de la bouillie grise.
la femme
qui écrit sur les murs: pourquoi vous méprisez les mots?
le dieu
poète: D'abord un mot passe par toutes les bouches, il change de maitre
comme de langue. On ne peut pas leur faire confiance. Parfois, il vous échappe
en cache un autre, et tout le sens est à changer.
la femme
qui écrit sur les murs: Moi je crois que vous aimez les écraser parce
que ce sont encore les seuls sur lequel vous pouvez régner.
Le
dieu-poète fait marche arrière avec son fauteuil roulant puis contourne le
bureau et la toise du haut de ses roulettes.
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