Extrait Fuck America (critique des relations homme/femme dans l'Amérique des années 50)
"Il est inexact de dire qu'ici l'amour est uniquement une question
d'argent. Celui qui dans ce pays désire une fille qui ne tapine pas et
n'est qu'une call-girl ou quelque chose dans le genre- une fille de
l'autre espèce si l'on peut dire-, pour celui-là, l'amour dépend avant
tout de l'aura de réussite qu'il est tenu, en tant qu'homme, de dégager.
Si toi, Jakob Bronsky, tu devais rencontrer une telle fille, elle se
posera les questions suivantes: Qui est Jakob Bronsky ? Pourquoi
écrit-il dans une langue qui n'est pas IN et qui n'est parlée que de
quelques greenhorns? Où ces gribouillages le mèneront-ils ? A rien
probablement."
[...] toute Américaine a une idée précise de ce qu'un homme doit
dépenser pour elle. Ça dépend de ce qu'elle croit valoir, de son estime
de soi, de ses complexes, de son degré de haine des hommes, mais ça
dépend aussi du rôle de la femme dans ce pays, de son éducation qui la
prépare à devenir un objet sexuel, si précieux dans une société
conformiste."
"Tel
a assassiné sur les grandes routes qui, mieux dirigé, eût
été le plus excellent serviteur de la cité.
Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la,
arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ;
vous n'aurez pas besoin de la couper."
Nouvel exercice littéraire de saison un peu tiré par la barbe! Le jeu consiste à continuer une histoire en 500 mots avec deux conditions:parler d'une femme sourde qui essaye une veste dans une cabine pendant qu'un homme entre en lui demandant de l'aide, juste sur la fermeture.
Arythmie de la foule vaquant aux achats de Noël. Je joue des
épaules et zigzague entre les couples d’ado. Devant la devanture de
verre d'H & M, les mères Noël dégainent leurs jambes nues, leur cul
serré par une minijupe rouge. Au loin, j’entrevois un soleil d’hiver ;
morose et gris. Il descend mollement le long des bâtiments haussmanniens. Les odeurs écœurantes de chichis se mêlent aux parfums
synthétiques de fruits. Je me sens oppressée par cette foule. Malgré
moi, je suis aspirée par leur frénésie commerciale. J’achète un
ramasse-miette sans fil Tristar que j’offrirais sûrement à ma
belle-mère. Elle me remerciera chaleureusement et la boîte ira rejoindre
le fer à lisser, le vase en céramique Gifi, la chute d’eau électrique
Zen ou, le balai Swifer et ces recharges.
Je hais Noël !
Non, mon hamster ne s’est pas suicidé en sautant dans le bassin des
voisins. Durant le réveillon, ma mamie ne s’est pas étouffée avec une
châtaigne. Et mes parents n'ont pas eu le mauvais goût de m'annoncer leur divorce, le jour de la naissance du petit Jésus. Mais, rien y fait. Je supporte pas cette putain de période ! Noël, c’est
pour moi, l’enfer des sourires lisses et clinquants des pubs pour
portables, la raie droite des petits chanteurs au coin de chaque rue,
l’euphorie des vendeurs ambulants, l'overdose de sucre, les listes infinies d’obligations :
-Tu éclaireras ton appartement avec des guirlandes moches et kitchs et défigureras tes fenêtres en les peignant à la bombe imitation neige.
-Tu achèteras le dernier iPod machin à ton aîné, la «
Barbie tricote » à ta deuxième et un minipanierdebasket (jetable) à ton
troisième.
-Tu feras bonne figure devant la énième
boite de chocolat impersonnelle et complimenteras ta belle-sœur pour sa
robe boudinant…
Noël, je me l'imaginais mentalement comme une pièce de monnaie qu'on tire à pile ou face.
Pile: la féerie, l'imagination, le partage, l'empathie, la réunion.
Face: l'hypocrisie, les convenances, le commerce, les portefeuilles vides.
Moi, quand j'ai découvert la face, je ne peux plus regarder le reste. Je ne sent que le vide, des boites que l'on achète, celle que l'on offre. Le vide des cadis que l'on range. La vibration de mon portable me tire de ma réflexion.
Ou a tu mi le doudou de tibo
Le trouve pa ! Urgence Lol !
Et n’oublie pas STP le vin pr demin soir !
Bise
Merde ! Le dîner avec son patron. J’ai totalement oublié cette dernière obligation.
Bien sur pas oublie ! J’achete un vin du Tarn. Doudou ds le seche-linge. Bise
Et il me faut absolument une nouvelle veste parce qu’un petit
bonhomme a eu l’idée lumineuse de découper aux ciseaux, ma veste de
velours marron. Je cours jusqu’à l’une des enseignes qui me paraissent
susceptibles de répondre à mes critères : sobriété, élégance, petit
prix. Je file aux rayons des vestes et manteaux, et en attrape
quelques-unes. Après une interminable queue pour atteindre la cabine
d’essayage, je commence le défilé. L’une me serre trop, l’autre me fait
des épaules de nageuse, une autre insulte mon compte en banque. J’enfile
la quatrième quand un homme de taille moyenne, des lunettes rondes de
myopes, rentre dans ma cabine et s’accroche à mon bras. Il m'agrippe les épaules et me serre. Ces lèvres bougent à une vitesse folle.
J’essaye de me dégager dans un mouvement de tortue ridicule. Je n'ai passé qu'un bras dans la manche, le reste de la veste traine au sol.
«_ Qu’est-ce que vous faites là ? Parlez lentement! Je ne peux pas lire sur vos lèvres ! »
Je crois qu’il dit : « cœur...aide...trouver ». Je comprends peu à peu :
« Mon cœur ! Aidez-moi à le retrouver ! Il est perdu. Mon souffle; parti avec. Mon cœur de coton, je peux pas vivre sans … Je l'entend plus taper contre la paroi de ma peau. J'ai un trou là, un néant qui pousse. Un vide qui aspire. Parfois, il s'emballe. Mon cœur liquide. Quelqu'un l'a kidnappé. Pour l'offrir ou le dévorer.
Aidez-moi à tracer un chemin vers mon cœur de mousse, mon cœur de neige... »
La surprise passée, j’hésite à éclater de rire ou à l’engueuler méchamment. Mais, il recule déjà en délirant et quitte la salle. Soudain, je me rends compte que les vendeuses s'affairent autour des caisses, les seuls clients présents payent leurs achats. Le magasin
ferme. Je laisse tout en plan. Dehors, je l’aperçois, hagard au milieu
des gens pressés, une bulle invisible se formant entre eux et lui. Je
soupire. Pas de vin, pas de veste ; décidément j’aime pas noël !
Petit exercice littéraire pour se détendre, cela consiste à écrire une page à partir d'une phrase ( c'est brut sans réecriture ;), "Devant la porte de la chambre d'hôpital, il se dit qu'il
était tant qu'il lui avoue tout."
Devant la porte de la chambre d'hôpital, il se dit qu'il
était tant qu'il lui avoue tout. Il chercha la meilleure formulation possible
pour lui asséner ce coup fatal. Comment dire avec douceur, à votre mère
convalescente que son meilleur ami venait de faire son dernier tour de
piste ?Il continuait de fouiller
ses souvenirs pour trouver une méthode efficace.
Comme la fois, où il
avait tenté de se faire une coiffure plus grunge avec la vieille tondeuse
électrique de tonton Raymond. Il se souvenait du sourire de vainqueur qu’il
arborait devant le miroir : « Après ça et un blouson en cuir, ils ne
me prendront plus pour une couille molle ! " Il s’imaginait déjà : Le Big Boss traversant
au ralenti la cour du collège Leonard de Vinci. Son fantasme de « Bad Boy »
avait disparu quand la tondeuse s’était soudain emballée dans sa masse de cheveux
crépus. Sa tête ressemblait alors à un carré d’Amazonie après passage des
pelleteuses et bucherons. Un « ça te rajeunit ses minivagues
maman ! » lui avait permis de diminuer la punition à une semaine de
vaisselle. Au bahut, il était passé de « bizut », à « Petit
PD ». Aujourd’hui encore, il n’arrivait toujours pas à déterminer, si, sur
l’échelle sociale des adolescents, il était descendu ou monté.
Peu importe, aujourd’hui
c’était un homme mature, un adulte. Il tenait dans une main un paquet de mars
du distributeur ; dans l’autre, la poignée de la porte de la chambre 207.
Et il sentait dans son dos les regards suspicieux des deux infirmières de
gardes : elles le prenaient, elles, pour un pervers. Il entra. Il vit
alors devant lui, un homme plus jeune, habillé d’une superbe chemise Armani. Ce
connard au teint bronzé était assis dans le lit de sa génitrice, il lui lisait
un magazine féminin.
« Oh ! Mon amour ! T’es là ! Je me suis
réveillé y a trois heures. L’opération s’est bien passée. Ma nouvelle paire de seins
est opérationnelle, gloussa-t-elle. Qu’est-ce que t’as ? T’as l’air tout
patraque !
_ Oscar est mort. Il a fait une overdose de chocolat au
lait. »
Aussitôt prononcés ces mots, un couinement entre ceux du
cochon qu’on égorge et du hamster effrayé retentit jusqu’au couloir.
« Mon ki ki » gémit-elle en hoquetant entre les
draps. Le gigolo effaré par le retournement de situation, lui demanda «
Qui ? Qui c’est Oscar ? »
Le fils répondit d’un air blasé : « Son pinscher
nain ». Et là, il décréta officiellement que cette journée pouvait rentrer dans la catégorie "Journée de Merde"! Il avait une furieuse envie qu’elle
se termine.
Pinscher nain les oreilles dans le vent
Parce que toute journée de m.... s'accompagne de sa suivante, cette musique est un bon générique de fin